BSR obligatoire pour assurance : que disent les compagnies ?

Jeune homme en discussion avec une professionnelle d'assurance

En 2024, sur le bureau d’un assureur, la date de naissance pèse parfois plus lourd que la cylindrée d’un scooter. Certaines compagnies refusent catégoriquement d’assurer un cyclomoteur si son conducteur n’a pas décroché le Brevet de Sécurité Routière (BSR), même si la loi s’abstient de l’exiger pour les personnes nées avant 1988. D’autres, plus souples mais pas forcément plus simples, acceptent le dossier sous conditions strictes, arguant des critères internes ou des clauses qu’eux seuls maîtrisent.

Résultat : le flou réglementaire laisse la porte ouverte à des pratiques à géométrie variable. On voit ainsi des conducteurs en règle avec la loi, mais recalés par les assureurs, se retrouver dans une impasse administrative, faute de couverture possible.

Scooter sans permis ou BSR : qui est concerné et quelles sont les règles ?

En France, conduire un scooter 50cc dépend d’un critère unique : l’année de naissance. Avant le 1er janvier 1988 ? Pas de permis, pas de BSR exigé. À partir de cette date, impossible d’échapper au permis AM, version modernisée du fameux Brevet de Sécurité Routière.

Dès 14 ans, on peut obtenir le permis AM. Il donne accès aux cyclomoteurs de moins de 50cc (puissance plafonnée à 4 kW, vitesse limitée à 45-50 km/h) ainsi qu’aux quadricycles légers, type voiturette. Le parcours ? Il combine théorie (ASSR1 ou ASSR2, ou ASR pour les non-scolarisés) et pratique en auto-école sur 7 heures. Comptez entre 150 et 400 euros selon l’établissement. Ce permis, valable 15 ans, ouvre les routes de toute l’Union européenne.

Pour clarifier la marche à suivre, voici les principaux points à retenir :

  • Permis B : il permet de conduire un scooter 50cc. Pour passer au 125cc, il faut une formation de 7 heures et deux ans de permis B.
  • En cas de perte du BSR ou du permis AM, il est possible de demander un duplicata auprès de l’ANTS.

Lors de la demande en préfecture, il faut présenter un dossier complet : pièce d’identité, certificat ASSR/ASR, photo, justificatif de domicile et, pour les moins de 25 ans, documents liés à la Journée Défense et Citoyenneté. À souligner : l’ASSR1 et l’ASSR2 restent gratuits, contrairement à la formation pratique.

Le BSR, désormais intégré à la catégorie AM, a laissé place à un permis européen, plus clair pour les compagnies d’assurance. Celles-ci réclament systématiquement la preuve du permis AM ou du BSR lors de la souscription, à l’exception des conducteurs nés avant 1988.

Assurance scooter : une obligation même sans BSR ?

Un scooter 50cc ne peut rester sans assurance, même si vous le garez au fond d’un garage. La règle ne souffre aucune exception : tout véhicule à moteur doit être assuré au minimum en responsabilité civile, sous peine de sanctions immédiates. La nature du permis, la cylindrée ou l’usage ne changent rien à l’affaire.

La responsabilité civile protège les tiers en cas d’accident : piétons, automobilistes, cyclistes. Impossible de s’en passer, c’est la base du code des assurances. Les formules plus larges, comme l’assurance tous risques, restent au choix du conducteur. Mais sans attestation d’assurance, impossible de circuler légalement.

Pour obtenir une assurance scooter, il faut constituer un dossier solide. Les compagnies demandent le permis AM, le BSR ou un permis B selon le profil du conducteur, ainsi que le certificat d’immatriculation du cyclomoteur. Pour les personnes nées avant 1988, la carte d’identité peut suffire, mais chaque assureur garde la main sur ses propres critères.

Aucune tolérance n’est prévue par la loi pour l’absence d’assurance, même lorsque le scooter reste stationné sur la voie publique. L’amende peut tomber, le véhicule être immobilisé, voire inscrit au fichier des véhicules assurés (FVA). Les assureurs le rappellent sans détour : rouler sans assurance expose à des conséquences lourdes, qui dépassent largement le simple PV.

Comment les compagnies d’assurance évaluent votre situation

Avant d’accorder leur confiance, les assureurs passent votre situation au peigne fin. Le profil conducteur compte plus que jamais : âge, date de naissance, formation suivie, rien n’est laissé au hasard. Pour un scooter 50cc, la règle ? Les personnes nées après le 31 décembre 1987 doivent fournir un permis AM (ex-BSR). Seuls ceux nés avant le 1er janvier 1988 échappent à cette obligation. Les compagnies réclament donc systématiquement la copie du permis ou du BSR pour valider la souscription.

Le certificat d’immatriculation, autrement dit la carte grise, reste un passage obligé. Sans ce document, aucune compagnie n’ouvre de contrat. Cette exigence permet d’identifier précisément le véhicule et d’éviter les fraudes. Le nom figurant sur la carte grise doit correspondre à celui du souscripteur, gage de sérieux pour les assureurs.

L’historique du conducteur entre aussi en jeu : sinistres passés, contrats résiliés, conduite sans assurance. Une vérification dans le Fichier des véhicules assurés (FVA) peut révéler des surprises et entraîner, selon les cas, une surprime ou un refus. Le but : limiter les risques et garantir la conformité du portefeuille clients.

L’usage déclaré du scooter (trajet domicile-travail, loisirs, livraison) influe directement sur le prix de la prime. Un usage professionnel ou intensif fait grimper la facture. Les assureurs adaptent ainsi la couverture à la réalité du quotidien, sans négliger aucun détail.

Fille souriante avec scooter et document assurance

Ce que vous risquez en cas de défaut d’assurance ou de BSR

Conduire sans assurance scooter ou sans BSR ne relève pas de la simple négligence administrative. Le risque financier est colossal : jusqu’à 3 750 euros d’amende, droit dans le viseur des forces de l’ordre. Ajoutez à cela la possibilité de voir votre véhicule immobilisé ou confisqué, et l’inscription automatique au Fichier des véhicules assurés (FVA).

En cas d’accident, l’addition devient vertigineuse. Le Fonds de garantie indemnise les victimes mais se retourne ensuite contre le conducteur en faute. Rembourser plusieurs milliers d’euros, voire plus, peut ruiner un budget pour longtemps. Les saisies et prélèvements n’ont rien d’exceptionnel dans ce cas de figure.

Quant à la conduite sans permis AM ou BSR, même logique : l’amende s’applique, variable selon les situations. Les mineurs ne sont pas épargnés et la responsabilité peut retomber sur les parents. En cas de récidive ou d’infractions cumulées (excès de vitesse, absence de casque homologué ou de gants), la sanction s’alourdit encore.

Les compagnies d’assurance restent inflexibles : toute fausse déclaration ou omission lors de la souscription peut entraîner l’annulation du contrat. Gardez tous vos justificatifs de formation, permis ou duplicata à portée de main. En cas de contrôle, l’absence de document ne laisse aucune marge de discussion : la procédure s’enclenche, sans détour.

Au final, une simple date de naissance ou un oubli de papier peut suffire à transformer la route en parcours d’obstacles. À chacun de mesurer le risque avant de tourner la clé.

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